Vers l'âge de 9 ans j'ai eu entre les mains ma première guitare, tout un chacun sait bien que la première guitare c'est comme la première femme: on s'en souvient.
Sur cet instrument; le bout des doigts en sang parfois, j'ai monté des gammes puis titillé « Jeux interdits » de Narcisso Yépès, « La poupée qui fait non ! »... etc.
Anatoles après anatoles, j'ai commencé à écrire des musiques. Enfin... ce qui y ressemblait: du bruit en fait!
Quand on est jeune on n'a peur de rien et je me souviens un jour avoir dit à ma mère : « Plus tard, je serai sur la scène de l'Olympia ! »
La réponse fusa immédiatement : « Passe d'abord ton bac et on verra ! »
En 1970 je suis monté à Paris avec 50 francs de l'époque en poche et une guitare sous le bras.
Ma grand-mère avait contribué et dans le train j'ai découvert, à ma grande surprise, qu'elle avait glissé dans une de mes poches et sans que je m'en rende compte, une belle somme pour l'époque 12 000 francs, fruit de ses économies. Brave mammie!
Il était possible à l'époque de faire les terrasses des cafés et de gagner correctement sa vie en faisant « la manche ».
Un jour j'ai rencontré un homme nommé Pierre-Jean Vaillard, chansonnier de renom de l'époque, qui était un peu le « Bouvard de la critique ». Il oeuvrait au « Théâtre des deux ânes ». Il est devenu mon parrain-spectacle. Et si j'ai pu faire valoir durant des années mon modeste talent, c'est à cet homme que je le dois, à lui et à son épouse Réjane, décédée par électrocution dans sa salle de bains un soir où le couple devait se rendre à un cocktail.
Je ne devais pas chanter trop mal car, sur ses recommandations je suis allé voir les Productions Lilette et Voland, la plus grande agence artistique de l'époque.
Le jour même j'ai signé un contrat de 1 mois renouvelable et le lendemain soir je me trouvais dans le cabaret « Le Surcouf » à Agen.
Le public était-il sourd ou aimait-il ce que je faisais car je ne suis rentré de nouveau à Paris que... 2ans1/2 plus tard.
Les contrats se renouvelant à chaque fois, j'ai durant ces années parcouru la France en long, en large et en travers, avec des galères mais aussi de grandes joies.
Passés ces temps mémorables, je suis revenu à la case départ, c'est-à-dire dans le cabaret « Le Gavroche » tenu par le médiateur des voyous, « Jo Attia » celui que Jean Gabin immortalisa dans le film « Pépé le Moko. » où chantait aussi un ami, l'auteur de « La tendresse », je veux dire Daniel Guichard.
Un matin, mon agent, le chef d'orchestre Miguel Cordoba me téléphone et me dit :
« Que dirais-tu de passer à l'Olympia ? »
Devais-je dire non ? Devais-je nier la réalité ? Que mon rêve allait enfin voir le jour ?
C'est ainsi que le 23 mai 1982 je me suis retrouvé sur cette scène mythique, dans cette loge où Jacque Brel vomissait avant son passage sur scène.
Le rêve était atteint.
Au cours des mois précédents, à diverses reprises j'avais osé porter et soumettre mes chansons à divers « directeurs artistiques » ou qui se disaient tels !
Ah, ils étaient gentils mais à chaque fois, cela ne collait pas. J'étais trop en avance ou trop en retard sur le style du moment.,, J'en passe et des meilleures...
Mais la revanche allait enfin sonner.
Le soir de ce fameux 23 mai 1982, alors que j'étais dans ma loge, on vint me prévenir que quelqu'un voulait me parler.
Sur le pas de la porte il y avait un homme, un directeur artistique de chez « Polydor ». Celui là-même qui m'avait trouvé trop... fade, pas assez dans le vent, avec des chansons sans queue ni tête.
Je m'en souviens comme si c'était hier et j'en rigole encore.
Il m'avait tendu une carte de visite en me disant : « Monsieur Nhart, vos chansons sont très bien. Faut passer me voir. »
Je l'ai laissé devant la porte et, le fixant droit dans les yeux, j'ai déchiré sa carte tout en lui rajoutant : « Je la déchire car elle fait trop vieille, pas assez dans le vent. Revenez plus tard avec quelque chose de mieux, quelque chose qui colle aux vrais moments ! Je n'ai pas de temps à perdre »
Puis j'ai fermé la porte, soulagé.
On a les plaisirs que l'on peut !
Je savais que ce jour tant attendu serait aussi celui qui allait être le dernier. Je sais ! Cela va paraître un peu fou mais je n'en pouvais déjà plus de ce monde faux et artificiel. Je savais que j'allais quitter le monde des paillettes mais j'étais certain que j'allais continuer de chanter sans pour cela rechercher la gloire, cette amante vorace, qui détruit tout.
Au fil des années, je suis devenu propriétaire de cabaret, animateur de spectacle; directeur de production et compositeur des paroles d'un opéra-rock intitulé « Daemonia » (Les démons ) que les parisiens purent voir durant un mois (Hé oui !) au Casino de Paris.
J'ai auditionné de nombreux chanteurs et chanteuses. Au cours de l'une d'elle j'avais entendu Richard Cross, celui qui est devenu le « formateur musical » d'une émission de télé, la défunte Star Act. Richard possédait, et possède encore, quatre octaves et demi de tessiture. Ce qui lui permettait de commencer dans les graves les plus profonds pour terminer en un contre-ut fracassant., ce qui, pour un homme est plus que rare ( à part le regretté Klaus Nomi).
Parmi les nombreuses personnes écoutées, j'ai rencontré Stéphanie Fugain, à l'époque la femme de Michel. Malgré les années elle est demeuré une amie à qui je pense souvent.
Pour la petite histoire, j'ai écouté, et parfois supporté, des centaines de chanteurs et chanteuses dont certaines jouaient plus de la prunelle et de la hanche que du reste...
Notre choix s'est porté sur Lavelle du « Chicago Orchestra », une fantastique chanteuse black qui, outre un talent à décoiffer, piquait du nez trop souvent dans la poudre ce qui fait qu'un soir elle rata une marche. C'est sa fille qui, (heureusement) ayant participé à toutes les répétitions, reprit le rôle. Avec Lavelle, on pouvait dire que tous les soirs dans sa loge c'était Noël avec cette « neige » qui tombait sans cesse.
De par ma position de directeur artistique j'avais aussi engagé Lempsay Kemp un très grand metteur-en-scène anglais qui avait dirigé à Londres la comédie musicale « Flowers », livret tiré d'une pièce de Jean Genet.
Avec mon associé, Henri Raschle, j'avais rencontré Roman Polansky, qui à l'époque jouait le rôle de Mozart afin de lui confier la mise en scène. Il a refusé. Non pas à cause de la musique qui pour lui était très bonne, mais parce que le jeu de scène avait trop de relents sataniques. Et l'affaire Sharon Tate était encore trop présente dans sa tête.
Quelques mois plus tard, une « longue maladie », un cancer du poumon pour être franc, stoppa net mon travail.
Je suis parti en Avignon pour faire sécher mes os au soleil, mais sans doute que là-haut, IL ne voulait pas de moi car je suis encore de ce monde.
La rencontre avec le rédacteur en chef de Vaucluse-Matin, mon ami Paul Signoud fut l'élément détonateur qui m'a mis sur la route pour une longue marche Avignon-Paris. Tout cela, car une petite fille devait subir une triple greffe coeur-poumons. Je ne vais pas m'étendre là-dessus et vous invite à aller cliquer sur l'onglet « MARCHE ».
Je me suis reconverti dans le journalisme et après avoir créé deux revues « Révélations » et « Etrangetés et Mystères », j'ai commencé à faire des piges pour certains journaux. De fil en aiguille et pages après pages, je me suis trouvé confronté (parfois) à des interdictions d'enquêter, et c'est la raison qui m'a fait écrire des livres. Pour que tout un chacun connaisse ce que je ne pouvais pas dire dans les journaux. Allez voir à l'onglet « Oeuvres ».
Puis, devant de plus en plus de difficultés j'en suis arrivé à écrire des romans policiers, des « thrillers » comme on dit maintenant. Juridiquement cela me met un peu à l'abri de ceux qui, sous le couvert du pouvoir, peuvent nuire au point d'interpeller, voire d'arrêter un journaliste sous le fallacieux prétexte de vouloir connaître ses sources d'informations.
Et c'est ainsi que sont nées les éditions Achène.
Pourquoi ce nom là ?
Tout simplement parce que cela représente les deux initiales de mon pseudonyme légal : H de Hugo et N de Nhart! CQFD.
Dans l'onglet « Poésies » j'ai mis tout mon coeur à écrire ces textes dont certains sont devenus des chansons. Si vous désirez les lire, rendez-vous à cette rubrique. Et, comme on dit : suivez le guide !
Ah j'oubliais! Avant de terminer ce petit mot de présentation, je vous signale que malgré tout je suis et reste un journaliste d'investigation. Tous les deux mois je vais faire paraître un éditorial. Il sera aussi politique que social. Il sera.... ce que je trouve dans l'air du temps.
Le titre est déjà tout trouvé :
Mon « billet d'humeur » ,,, dont vous avez ci-dessous le tout premier numéro.
Et maintenant, bonne lecture, bonne écoute, bonne santé et... tout le reste.
Ah ! Vous pourrez voir aussi de nombreuses photos de personnes qui croisèrent ma vie et qui sont devenues pour certaines, des amis (es). Rendez-vous à l'onglet « Photos d'ami(e)s ».
Hugo Nhart